Ateliers Montessori GS : comment les choisir et les mettre en place ?
Les ateliers Montessori, qui permettent aux enfants d’être acteur de leur apprentissage, mais aussi d’apprendre à leur propre rythme sans avoir la sensation d’être comparés aux autres, et donc de décevoir leur professeur ou leurs parents, sont de plus en plus populaires dans l’enseignement en France. Ils sont en particuliers de plus en plus fréquents pendant le cycle de maternelle.
Pour encourager les enseignants à l’adopter, voici quelques pistes de réflexion sur leur utilité en grande section de maternelle, mais également des exemples d’ateliers Montessori très faciles à mettre en place, avec quelques précisions sur le dispositif d’apprentissage à mettre en place avant de commencer chaque activité.
Pourquoi mettre en place des ateliers Montessori avec des élèves de grande section ?
Comme nous l’avons déjà vu, le principal avantage d’un atelier Montessori GS est la capacité de pouvoir prodiguer un enseignement participatif à un groupe d’élèves assez hétérogènes (n’ayant par exemple pas une appréhension de la motricité, ou de leur sens aussi développé chez les uns et les autres) sans qu’ils ne soient confronté à une forme de compétition (ou de comparaison) assez malsaine et contreproductive à leur jeune âge. Le but est que les enfants n’aient pas la sensation d’être le « premier » ou le « dernier » à parvenir à réaliser un exercice, afin qu’ils ne se découragent pas, ou ne soient pas freiné dans leur progression par le regard des autres.
C’est aussi un outil très pertinent avec les jeunes enfants puisque l’atelier Montessori GS incite à la participation. De l’avis de nombreux professionnels de l’enseignement, ces activités, quand elles sont préparées avec les enfants, et qu’ils s’y sentent pleinement inclus, facilitent leur travail, et permet même de parvenir à une démarche pédagogique épanouissante, et avec le sourire. Le but : développer ensemble un système d’apprentissage qui les encourage à manipuler des objets, à découvrir en s’amusant et en jouant, et à pouvoir se corriger seul, sans l’intervention d’un adulte.
L’autre avantage de la pédagogie Montessori est qu’elle est relativement simple à comprendre, maitriser, et mettre en place. Quelques recherches sur le sujet (et notamment la lecture de cet article et des ressources partagées ici), vous permettront de découvrir ses objectifs, et les manières pratiques de les instaurer dans votre classe et avec vos élèves. Vous n’aurez généralement besoin que d’un peu de matériel, ou réadapter celui que vous possédez déjà pour que les enfants puissent s’auto-corriger, et s’exercer seuls. Par la suite, il s’agit surtout de parvenir à impliquer les enfants au libre choix des ateliers, afin de les intéresser, d’abord, mais surtout les inciter à prendre un rôle actif dans l’enseignement et les motiver à progresser…toujours à leur propre rythme.
Conseils de mise en place d’un atelier Montessori GS (grande section de maternelle)
Passons maintenant à l’aspect plus pratique de ces ateliers Montessori GS. Répartis en plusieurs activités dans la journée, il s’agit de moments pendant lesquels vos élèves choisiront librement leur matériel et leur activité, mais aussi le lieu où ils souhaitent travailler (sur une table, par terre) seul ou en groupe, et pendant une durée qui n’est pas fixée au préalable. Vous avez bien sûr un rôle directif, puisqu’ils devront tout de même choisir parmi une liste d’activités que vous leur aurez présenté. Et la seule contrainte sera qu’ils devront réaliser chacun des ateliers au moins une fois dans la journée.
Pour faciliter la mise en place pratique des ateliers, vous pouvez mettre en place des ou fiche de suivi, qui vous permettront de noter la progression de chaque élève. En parallèle, vous pouvez créer des cahier d’activité, mis à la disposition de vos élèves, dans lesquels seront présentées chacune des activités afin qu’ils puissent librement les consulter.
Le but est que lorsque un enfant aura la sensation de pouvoir valider un atelier, il puisse vous le faire savoir afin que vous puissiez tester ces nouvelles connaissances, et les valider. Dans ce cas, l’enfant ne pourra pas s’aider de son carnet, ni des outils auto-correctif. En cas de réussite, vous pourrez lui valider son atelier de manière orale, ou plus symbolique (en coloriant son nouveau brevet, ou même en prenant une photo).
Comment réguler les ateliers Montessori ?
Petits points importants : les élèves, qui participent au choix de leur atelier, doivent aussi participer à son installation et son rangement. Pour faciliter cela, il vous suffit de numéroter chaque activité et de les assigner à un tiroir qui affichera clairement le numéro en question. Pour finir, la forme d’apprentissage libre (et non-traditionnelle) des ateliers Montessori GS ne signifie pas pour autant que vous ne deviez pas assumer votre rôle directif.
Même si le système de cahier permet généralement aux enfants de se réguler par eux-même, il est important que vous en discutiez avec eux s’ils choisissent de ne pas faire une activité en particulier à plusieurs reprises. Le but est de les aider à progresser (sans les forcer, bien sûr), mais en parvenant à comprendre et dépasser les blocages qu’ils peuvent avoir.
Exemples d’ateliers
Pour ces exemples d’ateliers Montessori GS, nous vous proposons trois pôles pédagogiques spécifiques.
– Structurer sa pensée (éducation intellectuelle) : il s’agit principalement d’éveiller les enfants à l’apprentissage et au travail pédagogique en équipe et au sein d’une classe. Ces ateliers les aideront à se penser en tant qu’élèves, mais aussi à se montrer autonomes, patients, et à persévérer lorsqu’ils ne parviennent pas à faire quelque chose du premier coup.
– Explorer le monde (éducation sensorielle) : le but est les inciter à s’approprier les objets et à comprendre leur fonction et leur utilité.
Agir et s’exprimer avec son corps (éducation motrice) : les ateliers de ce troisième pôle leur permettront à manipuler les choses, mais aussi à coordonner leur mouvement pour réaliser une action spécifique et s’adapter à leur environnement.
Atelier n° 1 : L’entonnoir
L’entonnoir est un atelier Montessori GS qui permet aux enfants de maitriser leur geste et surtout d’en régler la précision.
Vous aurez pour cela besoin :
un bac à semoule
différents outils pour verser (tasses, cuillères, verres, etc.)
un entonnoir.
Le but est donc de les encourager à remplir l’entonnoir de la semoule, mais aussi de comprendre les notions de vide et de plein, de distinguer les contraires, et d’appréhender leur implication dans ces deux états. Les enfants maitriseront également des gestes comme le fait de verser, viser, mais aussi agiter leurs récipients pour y déloger tous les grains de semoule.
Accompagnez-les en particulier lorsque la frustration risque d’entrainer des gestes un peu plus « violents », faisant s’envoler la semoule. Incitez alors les élèves à ramasser les graines et à remettre le matériel correctement en place. Quand ils maitriseront mieux cet exercice, passez à des contenants (cuillères à café, etc.) et à un entonnoir plus petit.
Atelier 2 : Les ballons tactiles
Pour cet atelier, vous aurez besoin de :
9 ballons remplis de farine, mais, perle, sel, riz, etc.
9 photos du contenu de chacun des ballons
Le but de cet atelier montessori gs est d’aider les élèves à associer une sensation (tactile dans ce cas), avec une image, et donc de coordonner deux sens. En pratique, c’est très simple, il vous suffit d’installer les ballons et les photos, et de laisser les enfants les associer, uniquement par le toucher.
Atelier n°3 : La pince à sucre
La pince à sucre est un exercice qui permet aux enfants de coordonner et maitriser leurs gestes.
Le matériel nécessaire est le suivant :
deux bacs à glaçons,
une pince à glaçons
une pince à sucre,
des noisettes
Le but est simple : transvaser les noisettes d’un bac à l’autre à l’aide d’une pince à glaçons, puis d’une pince à sucre, sans qu’elles ne s’échappent. Une fois que les enfants maitriseront la pression, un geste inhabituel au quotidien, vous pourrez passer à des lentilles et une pince à épiler.
Atelier n°4 : Les punaises et les bouchons
Cet atelier Montessori Gs très simple ne nécessite qu’un nombre équivalent de punaises et de bouchons. Pour améliorer la motricité des doigts de vos élèves, apprenez-leur à planter chacune des punaises dans les bouchons. Pour corser cet exercice, vous pouvez associer une couleur de punaise à une pastille collée sur le bouchon afin de faire également travailler leur appréhension des couleurs et des paires.
Atelier n°5 : La pipette
Pour l’exercice de la pipette, vous aurez besoin :
d’un tirroir,
d’un support
de pipettes
de tubes d’essai
d’eau
Le but de cet atelier est d’aspirer l’eau contenu dans le tiroir et de la verser, avec précision, dans des tubes d’essai. Il est intéressant pour deux raisons : la première est qu’il permet aux enfants d’apprendre à utiliser un outil technique, au fonctionnement plus complexe qu’une tasse que l’on rempli et que l’on vide (en nécessitant les deux mains), mais aussi de résoudre un problème en appréhendant seul le fonctionnement de la pipette.
C’est une activité généralement très populaires chez les enfants de grande section, intrigués par la pipette. Elle reste cependant assez complexe et demande de la pratique pour vider la pipette dans le tube (très étroit), sans verser de l’eau à côté.
Atelier 6 : Les perles
Pour finir, voici un exercice très simple et ludique qui vous permettra d’exercer la compréhension d’une suite (ou algorythme) et de la motricité fine de vos élèves.
Pour cela, vous aurez besoin de perles, d’un fil (avec un bout pointu, type cure-pipe) pour faciliter l’enfilage des perles et d’images ou photos représentant des modèles d’algorithmes. Vous n’aurez plus qu’à inviter les enfants à les reproduire, en choisissant le modèle de leur choix.